Projet de recherche : Administrations coloniales
La réflexion engagée à l’IHTP sur les administrations coloniales européennes et leurs pratiques a montré la richesse et la diversité du thème. Le travail effectué jusqu’ici, dans le cadre d’une journée d’études, d’un colloque international et de séminaires organisés à l’Institut, n’a pas épuisé le sujet. L’objectif de ce nouveau séminaire, qui prendra la forme de deux demi-journées d’études en 2011, est de poursuivre le débat mais aussi de favoriser la réflexion, conduite sur un espace très large (Afrique, Asie, Méditerranée) et dans une démarche comparative, sur d’autres questions et de définir des perspectives plus larges.
La réflexion sur les administrations coloniales européennes que nous proposons pour 2011 peut se décliner selon deux axes principaux qui sont liés :
Le premier consiste à s’interroger sur le rôle et les pratiques des administrations militaires. Loin de s’apparenter à un pouvoir « invisible », les administrations militaires s’insèrent dans le tissu politique et social des colonies, protectorats et mandats. Outre leurs actions en matière de maintien de l’ordre ou de rétablissement de l’ordre, les armées ont aussi, en situation coloniale, administré, c’est-à-dire dans une large mesure gouverné. Il paraît ainsi utile :
de faire le point sur l’état et les tendances de l’historiographie sur cette question ;
d’analyser les stratégies mises en œuvre par les autorités militaires pour administrer les territoires coloniaux placés sous leur tutelle. Cette mise en perspective permettra notamment d’aborder le rôle et la fonction de la justice militaire dans la domination impériale ;
de repérer les dérives (abus de pouvoir, corruption…).
La deuxième orientation de cet axe privilégie l’approche comparée avec les administrations civiles. Celle–ci vise à :
dégager les différences et les éventuelles similitudes des pratiques et leurs finalités. Pour approfondir la réflexion sur ce dernier point, la démarche combinera différentes dimensions portant à la fois sur le regard de l’administration militaire sur le pouvoir civil et sur les connivences ou les conflits entre les deux pouvoirs (conflits de personnalités et/ou d’intérêts, divergences sur les méthodes d’administration ou sur l’application de textes réglementaires et des décisions politiques, traitement des indigènes….)
mieux comprendre la circulation des pratiques, des hommes, le poids et la place des militaires dans l’administration civile, ainsi que les processus complexes de prise de décision ;
mieux saisir la nature des liens entre les pouvoirs civils et militaires ainsi que les relations avec les populations, les notables et les autorités indigènes.
Le deuxième axe est consacré aux résistances des populations colonisées et aux contraintes locales. L’objectif de cet axe est d’analyser les réactions des sociétés colonisées aux politiques sociales et économiques dites de « modernisation », aux textes et aux diverses décisions souvent conçus en métropole. On relèvera que les « réformes » initiées par les pouvoirs coloniaux se sont parfois heurtées à une organisation et à des structures sociales, économiques et religieuses précoloniales, qui sont solidement ancrées.
A ce titre, il est intéressant de :
s’interroger sur la manière dont ont été perçues aussi bien par les colons que par les populations indigènes, les législations foncières, tantôt rejetées, tantôt défendues, la tentative de réformer le statut personnel ou celui de la femme, la politique de l’enseignement, la « réforme » de la justice...
Cette approche permet :
d’une part, de mettre l’accent sur les contradictions des administrations coloniales qui oscillent entre deux tendances. Elles manifestent la volonté d’organiser un espace socio-géographique selon des règles définies par la métropole, mais elles sont aussi contraintes de s’adapter aux situations locales et de tenir compte des résistances ;
de l’autre, de comprendre les fondements de cette attitude de refus. Ce refus serait-il porteur d’identité ? A travers quels réseaux, quelles organisations (nationalistes, religieuses, syndicales, culturelles…), et à travers quelles pratiques se manifestent les résistances au « changement » ou aux méthodes de gouvernement des administrations coloniales européennes ?
Publications
Samia El Mechat et Florence Renucci (dir.), Les décolonisations au XX siècle. Les hommes de la transition. Itinéraires, actions et traces, l’Harmattan, 2014
La table des matières de l’ouvrage
Eric Gojosso, David Kremer et Arnaud Vergne, Les colonies. Approches juridiques et institutionnelles de la Rome antique à nos jours, Presses universitaires juridiques de Poitiers, LGDJ, Lextenso éditions, 2014
Pour plus d’informations, consulter le site de RICODE : www.ricode.hypotheses.org
Colloques et journées d’études
Colloque La réforme. Contextes, enjeux et objectifs. Approche critique et comparative. XIX-XXI siècles, 4 juin 2015, Inalco, Salle 5.10, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris.
Le programme de la journée
L’argumentaire
L’affiche de la journée
Colloque Les minorités en situations coloniale et post-coloniale XVIIIe-XXIe siècles, les 27 et 28 mars 2014, Faculté de Droit et des sciences sociales de Poitiers.
Le programme
Le bulletin d’inscription
Journée d’études le 31 mai 2013 à l’IHTP /Paris :
Les minorités ethniques, linguistiques et/ou culturelles en situation coloniale et post-coloniale XVIII-XXI° siècles.
Cette journée est organisée conjointement par le Réseau de recherche interdisciplinaire « Colonisations et Décolonisations », l’Institut d’histoire du temps présent (UPR 301/IHTP-CNRS) et le Centre de recherche de recherche Moyen-Orient Méditerranée (INALCO-CERMOM EA 4091)
Le programme de la journée
L’affiche
Appel à communications
L’IHTP, le Centre d’histoire judiciaire (Lille 2) et le Réseau de recherche interdisciplinaire sur « les colonisations et décolonisations » (RICODE) organisent un colloque international les 10-11 octobre 2013 à l’IHTP :
Les décolonisations au XX siècle. Héritages, continuités, discontinuités et ruptures.
La présentation des axes du colloque
Les propositions de communication sont à adresser avant le 28 février 2013, sous la forme d’un bref résumé (environ 500 signes) à) :
s.mechat@free.fr
florence.renucci@univ-lille2.fr
Appel à contribution
Colloque international :
Les minorités ethniques, linguistiques et/ou culturelles en situations coloniale et post-coloniale – XVIII-XXI siècles,
27-28 mars 2014, Faculté de Droit et des Sciences sociales, Université de Poitiers
Le projet d’argumentaire sur les minorités ethniques
Le colloque Administrations coloniales et pacification XIX-XX siècles s’est tenu les 23-24 mars 2012 à l’École Militaire en collaboration avec l’IRSEM et l’ISAD.
Compte-rendu du colloque
Programme du 23 mars
Programme du 24 mars
Séminaire sur les décolonisations.
- 31 mai, à la faculté de droit de Lille, 14h-17h :
« Les hommes de la transition. Engagements individuels et décolonisation »
Le programme de la séance
L’affiche.
- 30 mars, à l’IHTP :
*Jean-Pierre Peyroulou : « Hocine Aït Ahmed, une pensée politique en action 1945-1963 ».
* Samia El Mechat : « Le monde arabe et la question algérienne 1945-1962 ».
Programme du 30 mars
Création d’un réseau interdisciplinaire "Colonisations et Décolonisations"
Le texte de présentation.
Le lien vers le réseau
Anne-Claire Bonneville (MCF- Saint- Cyr –Coëtquidan)
Samia El Mechat (PR-UNS/IHTP)
Florence Renucci (CR- Lille2/CNRS)
Nathalie Rezzi (IUFM-Aix-en-Provence)
Séance du 30 mars 2012, à l’iHTP
L’Institut d’histoire du temps présent (CNRS) et le Centre d’histoire judiciaire
(CNRS-Université Lille 2) présentent, dans le cadre du Projet de recherche "Les décolonisations au XX siècle", le séminaire du 30 mars 2012 à l’IHTP :
Jean-Pierre Peyroulou : "Hocine Aït Ahmed, une pensée politique en action
1945-1963"
Samia El Mechat : "le monde arabe et la question algérienne 1945-1962"
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