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Institut d’histoire du temps présent - IHTP

 
 
 

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Séminaire « Histoire culturelle du cinéma »

Depuis une dizaine d’années se sont développées à l’IHTP pratiques et méthodes originales pour l’écriture d’une histoire du cinéma, visant à fonder une nouvelle approche : l’histoire culturelle du cinéma. C’est essentiellement au sein du séminaire d’histoire culturelle du cinéma que s’est élaborée celle-ci.
Qu’est-ce que l’histoire culturelle du cinéma ? Ni histoire techniciste, ni histoire cinéphile, l’histoire culturelle du cinéma tend à réexaminer d’une part les conditions d’existence du spectacle et de l’art cinématographiques, en tant que modalité singulière de l’art et de la culture de masse depuis la fin du XIXe siècle. D’autre part, elle prétend revenir sur l’élaboration d’un discours et d’une mythologie du cinéma, calqués sur le modèle de l’histoire de l’art et qui participent aujourd’hui encore à l’approche cinéphilique dominante. Notre objectif principal est donc de réintroduire de la complexité dans un objet trop souvent traité sous l’angle apologétique.

L’histoire culturelle du cinéma s’inscrit, tout d’abord, dans le mouvement plus large de l’histoire culturelle générale, qu’il convient de distinguer des « cultural studies » telles qu’elles se pratiquent aux États-Unis et qui a pris une particulière ampleur en France depuis une quinzaine d’années. On pourrait définir, avec Pascal Ory, l’histoire culturelle comme une « histoire sociale des représentations », soit une histoire du conditionnement social de la création et de la réception des biens culturels, le « conditionnement » désignant ici l’ensemble des conditions d’existence sociale des produits culturels. L’objet de l’histoire culturelle réunit donc du matériel et de l’immatériel, du concret et de l’imaginaire, des événements comme du symbolique. Elle se distingue notamment, toujours selon Pascal Ory, de la traditionnelle
histoire qualitative de l’art par l’attention qu’elle porte aux phénomènes culturels ordinaires, voire ignobles (au sens étymologique du terme), mais aussi par son souci de prendre en compte la médiation des œuvres, c’est-à-dire de n’envisager une production artistique que dans sa dimension socialisée. Appliquée au cinéma, cette démarche implique donc de se départir des réflexes esthétiques de l’histoire cinéphile pour prendre en compte la globalité du phénomène cinématographique. Dans cette perspective, l’histoire culturelle du cinéma est indissociable d’une historicisation des discours sur le cinéma entendue comme préalable à la reformulation de l’histoire du cinéma. L’histoire du goût cinématographique participe pleinement de cette dimension.
Il s’agit donc de faire une histoire du cinéma qui ne se limite pas à une histoire des films, des formes ou des représentations cinématographiques. La contextualisation systématique de l’objet filmique, reposant sur l’étude des sources, permet de toujours prendre en compte la dimension socialisée – tant dans sa production que dans sa réception – de l’imaginaire cinématographique. Elle suppose également l’extension de l’histoire du cinéma aux différents discours – politique, économique, sociologique, littéraire, religieux, juridique… – qui ont accompagné l’épanouissement du septième art comme élément le plus représentatif d’une culture de masse incluant une nouvelle culture de l’image, dont le monde contemporain est héritier. Du système de production à l’espace de projection, du technicien au spectateur, de la notion d’auteur à la notion d’œuvre, de la question de l’identité nationale à celle des transferts culturels, l’histoire culturelle du cinéma veut ouvrir des chantiers de recherche multiples, destinés à renouveler l’approche d’un phénomène trop souvent abordé sous le seul angle esthétique ou comme simple reflet d’une réalité sociale.
Ainsi, notre approche se fonde essentiellement sur la double conviction que, d’une part, le cinéma n’est pas un reflet, une médiation, une voie d’accès vers le social, mais un fait social à part entière ; et, d’autre part, que la démarche fondamentalement légitimatrice qui est celle de l’approche cinéphile constitue un obstacle à une réelle connaissance historique de ce fait culturel majeur de l’ère contemporaine. Elle repose enfin sur un usage étendu des sources, seule méthode selon nous pour saisir le phénomène cinématographique dans ses spécificités historiques et sociales.

Le séminaire est organisé par Christophe Gauthier, Myriam Juan, Anne Kerlan, Mélisande Leventopoulos
et Dimitri Vezyroglou.

Les établissements partenaires : Université Paris 1 - HICSA, lHTP - CNRS-Paris 8, École nationale de chartes - Centre Jean Mabillon, PSL.
Logos Etablissements Org SHCC


Les séances en ligne 2009-2017


 

Programme du séminaire d’histoire culturelle du cinéma, 2016-2017

 

SÉMINAIRE « HISTOIRE CULTURELLE DU CINEMA » Programme 2016-2017

« Les corps au cinéma, entre salle et écran »

La question du corps au cinéma est loin de se limiter à une problématique figurale et à une perspective esthétique. Envisagée sous l’angle de l’histoire culturelle, elle recouvre bien sûr des enjeux de représentations, mais aussi des interrogations liées à la nature même de l’expérience cinématographique, qu’il s’agisse de la performance de l’acteur devant la caméra ou de l’épreuve corporelle du spectateur dans la salle. Le séminaire "Histoire culturelle du cinéma" se propose, dans ce cycle entamé l’année dernière, d’explorer ces diverses facettes d’une culture des corps cinématographiques.

Horaires : le jeudi de 18 h à 20 h
Lieu : Institut national d’histoire de l’art (INHA) – Galerie Colbert
2 rue Vivienne ou 6 rue des Petits-Champs, Paris 2e – Métro : Bourse, Pyramides ou Palais-Royal
Salle : René Jullian (1er étage)


17 novembre 2016  : Paola Palma (UMR Thalim)
La voix du corps : le cas singulier du doublage dans le cinéma italien depuis 1945

1er décembre : Daniela Treveri Gennari (Oxford University)
Embodied memories : understanding post-war Italian film culture through oral history

15 décembre : Laurent Jullier (Paris 3) et Mélanie Boissonneau (Paris 3)
Pin-up et hommes-objets : l’impossible symétrie ?

5 janvier 2017 : Christophe Damour (Strasbourg)
L’acteur métonymique. Usages poétique et rhétorique de quelques corps éloquents au cinéma

19 janvier : Fanny Beuré (Paris-Diderot)
Corps atypiques et danses insolites : les surgissements du vaudeville dans le musical hollywoodien

2 février : Mireille Berton (Lausanne)
Entre hystérie et hypnose : le corps nerveux des spectateurs au début du XXe siècle

2 mars : Mathieu Lericq (Aix-Marseille)
Le corps (en images) ne connaît pas la paix. Anthropologie politique de l’intime dans le cinéma polonais (1968-1989)

30 mars : Christophe Gauthier (École nationale des Chartes)
Le corps, la violence, la fascination : mac-mahonisme et politique

20 avril : Mathieu Capel (Grenoble 3)
Darwinisme ingénu et fantasmes érotiques : l’impossible libération du corps cinématographique japonais, 1945-1975

4 mai : Christophe Granger (Paris 1) et Adrien Barbé (École nationale des Chartes)
Tati au Paris-Roubaix : le corps sportif à l’épreuve du cinéma

Le programme en PDF




 

histoire culturelle du cinéma, 2016-2017 - 427.8 ko

 

 


 

 

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